Ils ont la parole
Témoignages
Papa d'Adam (16 ans) accompagné par le SESSAD La Boussole Bleue
Tous les petits pas gagnés chaque jour forment un grand pas à la fin du parcours
Adam a 16 ans. Il vient de faire sa rentrée en première et a eu la chance de séjourner durant l’été en gîte au Domaine des Amis du Gâtinais à Bougligny (77) avec deux professionnelles du SESSAD La Boussole Bleue, où il est suivi depuis 2017. Son papa, Monsieur Benkherrat, témoigne pour nous de l’évolution de son fils Adam et nous parle de son séjour.
Pourriez-vous nous parler d’Adam et de son parcours ?
Adam a été diagnostiqué autiste en 2007. Les débuts ont été un peu compliqués pour trouver des solutions de prise en charge. Il fallait être patient pour trouver les bonnes adresses. Au départ, Adam était non verbal. Il a donc vu une orthophoniste qui l’a très rapidement guidé pour communiquer. Ainsi, en maternelle, Adam échangeait avec sa maîtresse par des images. À son arrivée à l’école primaire, nous sommes tombés sur les bonnes personnes qui lui ont permis de percer dans ce cycle. Après, il est entré au collège. C’est à la moitié de la quatrième, que nous avons rencontré la Fondation des Amis de l’Atelier.
Pouvez-vous nous parler de son accompagnement avec le SESSAD La Boussole Bleue ?
Adam a commencé à être suivi à La Boussole Bleue dès son ouverture en 2017. Il y voit une éducatrice, une psychologue et une psychomotricienne. Elles l’ont suivi au collège et maintenant au lycée et aussi à domicile. Il est actuellement en première en section technique professionnelle dans les systèmes électroniques numériques.
Quelles sont ses évolutions ?
Il a réussi a décrocher son brevet. Pour nous, c’est un véritable succès car cela valide tout un cycle et les efforts depuis le début. Même si, toute l’année, il y a un bulletin de notes et des encouragements, un diplôme concrétise tous les efforts fournis par lui, par nous et par le SESSAD. Un autre succès aussi, c’est son passage au lycée car, au début, on ne pensait même pas en rêve qu’un jour il puisse aller au lycée. On a rencontré des gens qui nous ont beaucoup aidés depuis l’élémentaire. L’école a permis à Adam de se sociabiliser, d’être plus ouvert sur le monde.
Comment voyez-vous l’avenir pour Adam ?
Compte tenu de son orientation vers le numérique, peut-être qu’un jour il pourra trouver une voie dans ce domaine et y percer. Il a les capacités pour le faire et surtout c’est l’avenir ! La difficulté c’est que sans autonomie, ce sera compliqué. C’est là qu’intervient le SESSAD pour travailler sur cette partie.
Cet été, la Fondation a mis en place plusieurs solutions de répit : comment en avez-vous entendu parler ?
Pendant le confinement, le SESSAD nous a beaucoup aidés. Ils ont été présents par téléphone et se sont déplacés pour nous aider aussi. C’était génial car, sinon, on aurait été en grande difficulté. Ils étaient très à l’écoute et m’appelaient régulièrement. C’est le SESSAD qui nous a proposé le séjour pour nous permettre de souffler. C’est ce que l’on appelle le répit. On ne peut pas être au front en permanence sans répit.
Comment s’est passé le séjour d’Adam au Domaine des Amis du Gâtinais ?
Son séjour s’est déroulé du 24 au 27 août. On lui a préparé sa valise et ses accompagnantes sont venues le chercher. Adam nous a appelés chaque jour pour nous tenir au courant de ses journées. Il est revenu content. Il a participé à plusieurs activités, même aux tâches ménagères. Ça a permis à la psychomotricienne et l’éducatrice de le voir et le connaître autrement. Habituellement, elles ne le voient qu’au lycée ou à la maison donc entouré, mais là, elles l’ont vu seul. Cette petite expérience permet de voir la faisabilité de quitter le domicile familial et voir comment il peut se comporter s’il n’est pas avec nous. On voit maintenant que c’est faisable.
Souhaiteriez-vous renouveler l’expérience ?
Si l’occasion se présente, oui, bien sûr ! Les séjours pour nos enfants ne sont pas donnés et les dossiers sont compliqués et longs à monter. On est découragés car les démarches sont très lourdes. Là tout était mis en place par le SESSAD, c’était facile.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer pour améliorer l’intégration de votre enfant dans la société ?
Il faut de la patience. Il ne faut surtout pas se décourager et rester attentif à son enfant et à ses demandes pour avancer. Tous les petits pas gagnés chaque jour forment un grand pas à la fin du parcours. On ne voit pas les petits progrès mais, mis bout à bout, on réalise que c’est un grand progrès !