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Faire confiance à son enfant et aux équipes qui l’accompagnent
C’est au salon de thé du CITL Les Robinsons (ndlr : salon de thé ouvert tous les mercredi et jeudi après-midi sur réservation), que nous avons eu le plaisir d’échanger avec Madame M, maman de Louise, 27 ans , accueillie au CITL depuis 2009. Une « super » maman qui a su faire de la différence de sa fille une véritable force. Un témoignage positif et plein de vie.
Pouvez-vous nous raconter l’histoire de Louise ?
Louise est la petite dernière de mes 3 filles. A la naissance, j’ignorais que Louise était « différente », c’est la pédiatre qui m’a annoncé dès les premiers instants que ma fille était trisomique. Au début, c’est le ciel qui m’est tombé sur la tête. On m’a proposé de la mettre en pouponnière mais j’ai refusé et j’ai gardé mon bébé tout contre moi.
J’ai ensuite appelé ma famille pour les prévenir du handicap de Louise et je leur ai dit que s’ils n’acceptaient pas, qu’ils ne viennent pas me voir à la maternité… ils sont tous venus.
Je suis restée à la maternité pendant 8 jours et j’ai été formidablement accompagnée par la pédiatre, qui a d’ailleurs suivi Louise jusqu’à ses 16 ans.
Comment s’est passé votre quotidien avec une enfant « différente » ?
Les difficultés des premières années n’ont pas été liées au handicap de Louise mais plutôt au fait que sa sœur aînée avait 10 mois et demi d’écart avec elle et que je me retrouvais avec 2 petites en bas âge. J’ai très vite pris les choses en main pour Louise et elle a démarré une rééducation avec des séances d’orthophonie et de psychomotricité. Mon congé parental m’a permis de me consacrer à mes filles jusqu’à la rentrée scolaire de Louise.
Louise est rentrée en maternelle à 3 ans dans une école « ordinaire » . Au bout d’un an, lors d’une commission, ils m’ont dit ne plus pouvoir la garder et m’ont clairement signifié qu’il fallait que j’accepte d’avoir un enfant handicapé. Je l’ai ensuite mise dans une école Montessori à Boulogne, je la déposais tous les matins en allant travailler à La Défense, je travaillais 3 jours sur 5, le reste du temps était consacré à sa rééducation. Au bout d’un an, elle a été prise dans une petite école « Aime La Vie » à Voisins-le-Bretonneux. Ils étaient 6 par classe et très bien encadrés. Elle y est restée durant 7 ans, elle a ensuite fait 2 ans à l’IME de Massy et 6 ans à l’IMPRO de Palaiseau. Elle est rentrée en 2009 au CITL Les Robinsons.
Parlez-nous de son accompagnement depuis son arrivée au CITL
Louise est très heureuse au CITL , je l’amène tous les matins à 9 h et viens la rechercher tous les après-midis à 16h. Quand vous avez un enfant différent, il faut savoir faire des kilomètres (ndlr - Madame M. habite à Vauhallan). Au CITL, elle pratique la danse, l’informatique et elle aime beaucoup les sorties avec son éducatrice Jeanne. Elle y est très épanouie. Il y a un lien très fort entre les éducateurs et les personnes accompagnées ; une attention et une bienveillance sont toujours très présentes.
Fin Octobre/début novembre, elle a fait un séjour de 2 semaines au Foyer les Robinsons. Cela s’est très bien passé. Cela a été difficile pour moi, je me suis sentie un peu démunie mais les parents ne sont pas éternels et il est essentiel que Louise s’habitue à avoir sa propre vie. On essaiera de reproduire l’expérience plusieurs fois par an.
Quelle est votre vie avec Louise à la maison ?
Louise est une jeune femme très dynamique, ses activités en dehors du CITL sont nombreuses : danse orientale, musique, piano, mandala, équitation... Pour la journée du handicap, nous sommes allées chanter toutes les deux, avec notre chorale, à l’Opéra de Massy. Les activités rythment le quotidien de ma fille, elle poursuit aussi les séances d’orthophonie. C’est une jeune femme heureuse, « bien dans ses baskets ».
Quelle est votre implication au sein du CITL ?
Je poursuis mon 2ème mandat au CVS (Conseil de la Vie Sociale). Il me semble naturel de m’impliquer dans ce rôle, j’ai toujours fait partie des conseils de classe pour mes filles aînées, il faut agir pour chacun de ses enfants, en fonction de ce qu’ils sont et de ce qu’ils peuvent devenir. La bonne entente entre les différentes parties au sein du CVS, mairie, éducateurs, et autres participants, permet de construire en bonne intelligence.
J’ai tendance à avoir l’œil critique, je suis attentive, j’observe, et ensuite je fais confiance. Aujourd’hui j’accorde toute ma confiance aux équipes du CITL.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer aux lecteurs ?
Je leur dirai : il faut faire confiance à son enfant et aux équipes qui l’accompagnent.