Ils ont la parole
Témoignages
Ce qui m’anime, c’est le partage.
"Ce qui m’anime, c’est le partage"
C’est le message fort et sincère de Mariana Loupan la maman d’Anton, 27 ans actuellement accompagné par le CITL Égalité à Châtillon. Elle revient sur le parcours de son fils et sa passion pour la peinture. Une aventure hors normes dont elle témoigne dans un livre « Le voyage d’Anton », paru en 2003, et un film actuellement en cours de tournage.
Pouvez-vous me raconter le parcours d’Anton ?
Raconter rapidement le parcours d’Anton n’est pas chose facile. Bien qu’il ne soit pas très âgé, car il a 27 ans, j’ai l’impression que sa vie et la nôtre est une épopée. Beaucoup d’obstacles et d’épreuves se dressent sur le chemin d’un enfant porteur de handicap, ainsi que de sa famille. Le parcours d’Anton a été un mélange d’exclusions contre lesquelles il fallut se battre et de rencontres avec des rééducateurs et des enseignants remarquables qui lui ont permis de devenir le jeune homme qu’il est aujourd’hui, avec toujours le soutien indéfectible de sa famille. Il est hors normes, autonome en partie, charmant, attentif aux autres, sensible, bon vivant et… il est un peintre talentueux.
Comment avez-vous connu le CITL L’Égalité de Châtillon ?
Il a fait un stage au CITL Égalité, alors qu’il était encore au Centre Saint Jean de Dieu à Paris.
Parlez-nous de son accompagnement au CITL ?
Anton aime beaucoup aller au CITL Égalité. Depuis 6-7 ans, il y a fait une variété d’ateliers qui lui ont apporté des compétences, des connaissances, du plaisir, des liens d’amitié. Il parle souvent de ses amis du CITL.
Quelle est votre implication dans son accompagnement ?
Notre implication dans son accompagnement est totale, dans tous les aspects de sa vie.
Comment sa passion pour la peinture se traduit-elle dans son quotidien ?
La pratique artistique est une discipline particulière. Un peintre comme Anton se nourrit de plein de choses : ses perceptions, la lumière, le mouvement, la couleur, la musique, l’écriture. Il a son atelier de peinture depuis trois ans et il y travaille de façon régulière, mais pas quotidienne. Lorsqu’il peint, il est très concentré et productif.
Vous avez écrit un livre sur votre histoire personnelle et vous tournez maintenant un film. Expliquez-nous votre démarche. Comment vous est venue cette idée ?
L’idée du livre « Le voyage d’Anton » m’est venue suite à une aventure pédagogique et familiale que nous avons vécue en 2000-2001. Anton a eu la chance de rencontrer le Professeur Feuerstein à l’âge de 7 ans : il a pu bénéficier d’une rééducation cognitive intensive au Centre Feuerstein et d’une intégration scolaire au Lycée Français de Jérusalem. Cette expérience a permis à Anton de se construire et à nous, sa famille, de nous reconstruire. De retour à Paris, il a pu être correctement scolarisé, alors que l’école lui avait fermé ses portes au CP. Je voulais partager cette expérience avec d’autres familles comme la nôtre. Le film que je suis en train de tourner, c’est l’histoire d’Anton 15 ans plus tard, au moment où il est reconnu comme peintre, et le chemin qui lui a permis d’y arriver. [NDLR : Des scènes ont d’ailleurs été tournées courant octobre au CITL Égalité à Châtillon pour suivre Anton dans son quotidien.]