Ils ont la parole
Témoignages

Mireille Déréthé, maman de Gilles, 40 ans, accompagné par le SAVS et résident à la Maison Relais de Clamart, est un modèle d’engagement sur la cause du Handicap. Adjointe au Maire de Clamart en charge de la culture, pendant plusieurs années, elle a  déployé  son énergie à mettre en place des actions pour les personnes en situation de handicap, prônant l’accès à la vie culturelle comme levier d’inclusion. Un bel exemple de dévouement pour son fils Gilles, qui s’est lancé, avec elle, dans l’aventure avec bonheur.

Racontez-nous la genèse de votre engagement ?

Ayant découvert dès sa petite enfance le handicap de Gilles, je me suis investie autant que j’ai pu pour qu’il ait une vie épanouie et la plus inclusive possible. Ma fibre solidaire doublée de mon expérience personnelle sur le handicap m’ont alors donné envie de m’engager à plus grande échelle. Très impliquée dans le milieu associatif culturel et grâce à mon rôle d’ajointe au Maire en charge de la Culture, puis du Handicap (de 2001 à 2014), j’ai pu mettre en place différentes actions.

 

Quelles sont les actions que vous avez mises en place ?

Grâce à un partenariat avec le Conservatoire et l’association MESH (Musique et Situations de Handicap), j’ai été à l’initiative de la création d’une classe dédiée pour les enfants handicapés au Conservatoire. Certaines séances permettaient des temps partagés avec d’autres élèves pour une meilleure inclusion. Cette classe a été pilote pour de nombreuses autres communes et existe encore aujourd’hui à Clamart avec une quarantaine d’inscrits. Nous avons aussi mis en place une compagnie de théâtre pour personnes en situation de handicap et des soirées « Bougeons-nous » avec un DJ handicapé et un public mixte. C’est durant cette période qu’est né « L’Autrement Bon », restaurant solidaire implanté au sein du Théâtre Jean Arp de Clamart.

 

Parlez-nous du concept du restaurant « L’Autrement Bon » ?

« L’Autrement Bon » a été créé en 2006 grâce à l’association « Polysong Solidarité » dont je faisais partie. C’était à la fois un bistrot, un salon de thé, un restaurant et un cabaret au sein d’une salle de spectacle. Sa spécificité était son équipe composée de personnel handicapé. Ils étaient 4 permanents en cuisine et au service et l’objectif était leur insertion dans le monde ordinaire. Ce fut une formidable expérience qui a duré jusqu’en 2014. Actuellement l’association continue d’organiser, de manière ponctuelle, des soirées cabaret avec du personnel handicapé.

 

Comment Gilles s’investit-il à vos côtés ?

Gilles a, bien sûr, fait partie de l’aventure de « L’Autrement Bon » pendant 6 ans. Il est aujourd’hui encore impliqué dans la troupe de théâtre et joue de la musique dans l’association Poly-Song. En effet, Gilles est un très bon musicien, il joue de la clarinette et fait partie d’un groupe de jazz avec son père. Il joue aussi du classique et se produit régulièrement avec moi en duo (je joue de la harpe) pour des maisons de retraite. Il chante aussi dans la chorale « A tout chœur » que je dirige.

 

Comment évolue votre implication dans la vie de Gilles ?

Aujourd’hui, Gilles est très heureux à la Maison Relais. Le personnel est fabuleux et les éducateurs sont très compétents. Il participe à de nombreuses activités et fait des voyages grâce au SAVS. Je suis soulagée de savoir qu’il est entre de bonnes mains et je souffle enfin. Gilles a trouvé son équilibre.

 

Quel serait votre message aux lecteurs d’Amitiés ?

Il ne faut pas négliger la vie culturelle des personnes handicapées. C’est un moyen fantastique pour eux de s’insérer dans la société de manière joyeuse. Je suis heureuse d’avoir pu apporter ma contribution à leur inclusion.