Ils ont la parole
Témoignages
Chef de Service Technique
Mon métier, c’est une combinaison de réactivité, d’expérience et de motivation, avec une grande liberté pour trouver des solutions et relever des défis au quotidien.
Frédéric Lesur combine une expertise technique pointue avec une vision stratégique tournée vers l’efficacité et l’adaptation. Au sein de la Fondation des Amis de l’Atelier, il met en œuvre pragmatisme, rigueur et engagement pour garantir le bon fonctionnement des infrastructures. Grâce à un parcours riche et diversifié, il maîtrise aussi bien la gestion des projets d’envergure que les interventions techniques de terrain. Découvrez son quotidien, marqué par des défis variés et une volonté constante d’allier solutions concrètes et innovation.
Pouvez vous vous présenter ?
Je m'appelle Frédéric Lesur, j’ai 53 ans, et j'occupe actuellement le poste de Chef de Service Technique au sein de l'interpôle Sud 77 de la Fondation des Amis de l’Atelier. Mon rôle couvre deux pôles principaux : le pôle Foyer 77 et l'interpôle Sud 77, répartis sur 12 structures variées, allant de grandes infrastructures de 2?000 à 3?000 m² à des structures plus petites comme des SAVS (Services d’Accompagnement à la Vie Sociale) et des GEM (Groupes d’Entraide Mutuelle). J’ai intégré la Fondation en 2022 en tant que Coordinateur Technique, avant de prendre mes fonctions actuelles début 2023. Ma mission principale est d'assurer la gestion technique et la maintenance de ces établissements, qui accueillent des personnes en situation de handicap, dans des environnements allant de petites maisons à des structures ressemblant à des établissements hospitaliers. Un petit aspect en plus : Cette mission inclut également une forte dimension sécurité, avec la gestion des commissions de sécurité, visant à garantir la conformité des infrastructures aux normes en vigueur. Cela implique d’organiser et de coordonner les inspections réglementaires, de mettre en œuvre les actions correctives nécessaires et de collaborer avec les autorités compétentes pour assurer la sûreté des occupants et la pérennité des installations.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de choisir ce métier ?
Depuis l’enfance, j’ai toujours été attiré par la mécanique et la résolution de problèmes. Mes parents, qui ont gravi les échelons dans leurs carrières respectives, m’ont transmis des valeurs essentielles telles que le travail, la rigueur et la persévérance. Mon parcours a été enrichi par des formations variées, notamment dans les domaines de la construction mécanique, de la maintenance de véhicules industriel, de l’électricité ainsi que la gestion des chantiers TCE (tout corps d’états) et les marchés publics. Ce qui m’a permis de développer une grande polyvalence. Aujourd’hui, je mets ces compétences au service de mon métier, qui me permet de piloter des projets techniques et de contribuer directement à l’amélioration de la qualité de vie des usagers.
Si vous deviez résumer votre métier en une phrase ou quelques mots, que diriez-vous ?
Anticiper, organiser et résoudre des problématiques techniques pour garantir le bon fonctionnement des établissements, toujours dans l’intérêt des usagers, des équipes et de la sécurité.
Décrivez-nous votre métier. Quel type de public accompagnez-vous ?
En tant que cadre technique, je supervise la maintenance et l’entretien de plusieurs établissements accueillant des personnes en situation de handicap. Mon objectif est de garantir des infrastructures conformes, sûres, accessibles et adaptées aux besoins spécifiques des résidents et des professionnels qui les accompagnent.
À quoi ressemble une journée type dans votre métier ?
Une journée type n’existe pas vraiment dans mon métier, tant les missions et les imprévus varient ! En général, je commence par faire un point avec mes agents sur les urgences et priorités. Ensuite, ma journée oscille entre la gestion des pannes imprévues (fuite, panne de chauffage, problème électrique) et le suivi des projets à long terme, comme des rénovations ou des mises en conformité. J’ai également mis en place des outils, comme un journal de bord automatisé, pour optimiser le suivi des interventions et anticiper les maintenances préventives. Une partie importante de mon travail se passe sur le terrain à superviser mon équipe et les travaux en cours. L’autre partie consiste à suivre, prévoir et organiser les dépenses futures.
Concrètement, comment s’organise votre semaine en termes de charge de travail ?
Ma semaine est flexible. Certains jours, je me consacre à des tâches administratives et stratégiques, comme la préparation des budgets ou la coordination des projets, parfois en télétravail pour plus de concentration. D’autres jours, je suis sur le terrain pour superviser les travaux et m’assurer que les besoins des établissements sont bien pris en compte. Nous organisons également des réunions hebdomadaires pour planifier les interventions et faire le point sur les urgences.
Quels sont les moments les plus enrichissants dans votre travail ?
Les moments les plus gratifiants sont ceux où je constate l’impact direct de mon travail. Par exemple, voir une salle rénovée devenir un lieu de vie chaleureux pour les résidents ou résoudre un problème complexe qui semblait insurmontable. Ce sont ces réussites concrètes qui donnent tout leur sens à mon métier. Mais ce qui me tient tout autant à cœur, c’est de voir mes collaborateurs évoluer. J’aime transmettre, former, et les accompagner pour qu’ils développent leurs compétences. Participer à leur progression et partager mon savoir sont des aspects profondément enrichissants de mon rôle.
Pouvez-vous partager une anecdote ou un moment marquant ?
Un moment marquant a été la découverte de nombreuses anomalies dans un système de détection incendie, alors que le rapport officiel en signalait très peu. Après une vérification méticuleuse avec mon équipe, nous avons identifié 33 erreurs sur 100 détecteurs. Cela a nécessité une intervention rapide pour sécuriser l’établissement. Ce type de situation souligne l’importance de la vigilance et de la rigueur dans ce métier, car la sécurité des usagers est une priorité absolue.
Quels sont les principaux enseignements ou compétences que vous avez acquis pendant vos études ?
Mes études m’ont donné des bases solides en mécanique, électricité et analyse technique. Elles m’ont appris à lire des plans, à utiliser des outils de diagnostic et à développer une méthodologie rigoureuse.
En arrivant sur le terrain, qu’avez-vous appris que la formation ne pouvait pas vous enseigner ?
Sur le terrain, j’ai appris que la théorie doit souvent laisser place à des solutions pragmatiques. Par exemple, lors de mes débuts, on m’a demandé de retirer une plaque fixée par des rivets. Formé à la méthode académique, j’ai cherché l’outil adapté, mais un collègue expérimenté m’a montré qu’un marteau et un burin étaient bien plus rapides et efficaces. Cette anecdote illustre la différence entre la théorie, la pratique et la réalité du terrain. Pour moi il faut toujours chercher l'outil le mieux adapté à la situation, et ce quel que soit le problème, afin d’être le plus efficace.
Y a-t-il une idée reçue sur ce métier que vous aimeriez corriger ?
On pense souvent que la maintenance technique est routinière. En réalité, ce métier demande une grande capacité d’innovation et d’anticipation pour proposer des solutions durables et adaptées aux besoins des établissements.
Quelles sont les qualités ou valeurs humaines essentielles dans ce métier ?
Pour réussir, il faut avant tout être à l’écoute et savoir communiquer. Ces deux qualités sont fondamentales pour fédérer les équipes et bâtir des solutions collectives. La rigueur est également primordiale, tout comme l’envie d’organiser et de structurer les choses. Enfin, il faut aimer les défis et être prêt à remettre en question ses méthodes pour s’améliorer constamment. À mes yeux, ce métier repose sur un équilibre entre la technique et l’humain, et c’est ce mélange qui le rend si riche et passionnant.
Qu'est-ce qui me motive dans ce métier ?
Ce qui me motive avant tout, c’est la difficulté. Chaque jour apporte son lot de défis, qu’ils soient techniques ou humains, et c’est dans leur résolution que je trouve une véritable satisfaction. J’apprécie particulièrement le fait de devoir m’adapter, analyser les problèmes et travailler en collaboration pour construire des solutions qui répondent aux besoins des usagers et des équipes. Ce métier est à la fois exigeant et gratifiant, car il mêle réflexion, organisation et action sur le terrain.
Avec qui travaillez-vous et comment s’organisent vos échanges ?
Je travaille en étroite collaboration avec quatre agents techniques, les directions des établissements et, ponctuellement, avec le siège. Les échanges sont constants et s’organisent à travers des réunions régulières, des appels ou l’utilisation d’outils numériques. Mon rôle consiste à coordonner ces interactions pour garantir une communication fluide et une gestion efficace des projets et des opérations. Au quotidien, je suis en contact direct avec les agents techniques sur le terrain, dont le travail est crucial pour assurer la maintenance et le fonctionnement des structures. Avec les directions des différents pôles, je m’occupe de définir et suivre les budgets, de prioriser les investissements (agrandissements, acquisition de véhicules, etc.) et de m’assurer que les besoins techniques répondent aux enjeux éducatifs. Je collabore également avec la Fondation sur des sujets stratégiques, comme la mise en conformité réglementaire (par exemple, le décret tertiaire) ou la supervision de projets techniques. En ce sens, je joue un rôle de facilitateur entre les équipes techniques, les directions des pôles et la Fondation. L’organisation de ces échanges est rythmée par des réunions spécifiques. Avec les directions, je participe à des réunions de coordinations ou de pilotages, pour ajuster les priorités et discuter des projets en cours. Avec mes équipes techniques, nous avons instauré un point hebdomadaire chaque vendredi, souvent en visioconférence, pour planifier les activités de la semaine à venir. Pour optimiser ces réunions, nous développons un outil collaboratif destiné à centraliser les informations et réduire leur durée. Enfin, une grande partie de mon temps est consacrée à la gestion des imprévus et des urgences, ce qui exige réactivité, adaptabilité et une organisation minutieuse pour répondre efficacement aux besoins des établissements.
Que pouvez-vous nous dire sur les formations que vous suivez dans le cadre de votre travail ?
Bien que je n’aie pas suivi de formation spécifique récemment, je reste en veille permanente sur les réglementations et les innovations. J’ai également suivi des formations en management et en techniques spécifiques dans mes postes précédents, ce qui me permet de m’adapter rapidement aux nouvelles exigences.
Comment ce métier peut-il évoluer avec l’expérience ?
Avec l’expérience, il est possible d’évoluer vers des postes de direction technique ou de se spécialiser dans la formation. Les compétences acquises sont également transférables à d’autres secteurs.
Pourquoi recommanderiez-vous ce métier à un jeune en quête de sens et d’avenir ?
Pour motiver un jeune, je lui dirais que ce métier, c’est de tout faire et tout apprendre. Un jour, tu expliques comment réparer une porte, le lendemain, tu peux bosser sur un projet à 5 millions d’euros. C’est cette diversité qui te fait progresser et t’apporte une expérience énorme. Travailler dans ce milieu, c’est aussi relever des défis uniques : trouver des solutions adaptées aux résidents, comme une poignée de porte plus solide ou un revêtement qui résiste. Ça te pousse à réfléchir différemment et à être inventif. Si t’aimes bouger, apprendre et relever des défis, ce boulot est parfait pour toi !
Si vous deviez résumer ce métier en une phrase inspirante, laquelle choisiriez-vous ?
Mon métier, c’est une combinaison de réactivité, d’expérience et de motivation, avec une grande liberté pour trouver des solutions et relever des défis au quotidien.