Ils ont la parole
Témoignages
Personne accompagnée
La beauté du geste
Nous sommes censés nous aimer les uns les autres, mais c'est une dure utopie, être handicapé et s'insérer sans peine dans la société actuelle en est une aussi. Le poids harassant de la maladie, c'est un peu comme un boulet de forçat que l'on va traîner toutes sa vie et parfois, on en a un a chaque pied.
Il y a encore peu de temps, je vivais en dehors du monde, un monde qui me regardait de travers et se moquait sans cesse de moi, enfin c'est ainsi que je le voyais et lui me le rendait a grand coup de gifles inhumaines (tout ces regards me traversaient l'âme et ça faisaient très mal).
Alors je me suis mis dans un coin, à l'abri, il était douillet mon coin, frais l'été, chaud l'hiver.
Je me suis dépourvu de toute confiance envers moi même et (fortement) pourvu de défiance envers ce monde.
Mais, grâce a des personnes dévouées a leur métier, patientes, compréhensives, sévères parfois, quand je partais de travers. J'ai repris confiance, quitté mon recoin, parlé avec mes voisins de vie quotidienne.
La paranoïa qui me tenait compagnie est partie vers d'autres cieux psychiques.
Remplacer la noirceur par la clarté du jour, être au milieu d'une foule et ne pas se sentir épié, moqué, wouah !! Comme ça fait du bien !
D'aller au café et de rire parce qu'un mec vient de sortir une vanne et ne pas croire qu'avec ses potes il se moque de moi, ouah !!
Ça fait vivre, sourire juste parce que ça fait sourire. Une nouvelle vie, sans douleur, sans idée cafardeuse.
Je n'ai qu'un espoir, que tout continue à se passer aussi bien. En ligne droite, jusqu'au bout et non en bas d'un ravin.